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IMAGES ET POLITIQUE EN FRANCE AU XXEME SIECLE

DELPORTE CHRISTIAN
14.20 €
Sur commande
Code EAN : 9782847361797
Editeur : NOUVEAU MONDE
Date de parution : 26/10/2006
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IMAGES ET POLITIQUE EN FRANCE AU XXEME SIECLE

Extrait

L'IMAGE, POUR COMPRENDRE LE XXe SIÈCLE

«Tard venue dans le discours de l'historien, l'image y joue un rôle assez comparable à celui que tient le névrosé dans l'ordre médical». Formulée en 1978, pour l'article «image» du Dictionnaire de la nouvelle histoire, la remarque de Marc Ferro, aux allures de boutade, est éloquente sur le statut accordé aux documents visuels par les historiens, il n'y a pas loin de trente ans. À cette époque, constituer une liste d'ouvrages français se rapportant aux images ne mobilisait pas un temps considérable. À vrai dire, les mêmes noms d'auteurs revenaient : Michel Vovelle, pour l'époque moderne et révolutionnaire, Marc Ferro, Pierre Sorlin, pour le XXe siècle, qui révélaient tout le profit de l'historien à observer les images cinématographiques.
De nos jours, un historien français du contemporain s'intéressant aux images n'est plus tout à fait considéré comme une sorte de marginal - pour ne pas dire un extraterrestre - dans le monde de la recherche. La production éditoriale, depuis une bonne vingtaine d'années, permet désormais de nourrir une bibliographie fort honorable sur les formes diverses de l'image contemporaine. Il reste pourtant beaucoup à faire : l'inscription des sources visuelles dans la formation de l'apprenti-historien est encore peu courante et les images ne comptent pas encore parmi les outils familiers, pour ne pas dire banals, des historiens du XXe siècle.

L'intérêt tardif et la timidité scientifique des historiens du contemporain à l'égard des images tiennent à la fois à des condi­tions générales qui ne sont pas propres à la période considérée, mais aussi à des circonstances plus spécifiques qui touchent la séquence chronologique, et tout particulièrement le XXe siècle. L'historien, par nature, privilégie l'écrit et a tendance à hiérarchi­ser la masse documentaire qu'il affronte. À ce titre, les sources visuelles ont tendance à rejoindre le bas de l'échelle. Pour être exact, elles n'y sont pas tout à fait seules : les textes imprimés (livre, journal et autres supports) n'ont jamais bénéficié du même prestige que la source manuscrite, «archive» par excellence. De ce fait, l'image, pour l'historien, a longtemps été enfermée dans un statut d'illustration, venant, au mieux, confirmer, prolonger, agrémenter la démonstration construite grâce aux archives écrites. Au fond, pensait-on, l'image n'était pas une archive et son questionnement, à fondement essentiellement esthétique, appartenait à d'autres disciplines, en particulier à l'histoire de l'art.

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