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J'APPRENDS A GREFFER LES ARBRES FRUITIERS

PONTOPPIDAN ALAIN
12.00 €
Sur commande
Code EAN : 9782360980901
Editeur : TERRE VIVANTE
Date de parution : 08/03/2013
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J'APPRENDS A GREFFER LES ARBRES FRUITIERSPréambule

À vos greffoirs!

Mon voisin Jean, qui a toute sa vie gardé ses vaches et ses moutons aux alentours de la ferme, greffait les arbustes sauvageons qu'il trouvait dans les haies ou au bord des champs. C'était de notoriété publique, et personne ne s'offensait de retrouver un arbre de Jean au bord de sa parcelle. Au fil des années, et avec sa patience de paysan, ce berger armé de son seul couteau de poche a parsemé le pays de pommiers, de cerisiers et de poiriers qui appartenaient un peu à tout le monde.
À la fin de ces pages, une fois que vous aurez appris à vous servir d'un greffoir, vous aurez peut-être envie, à votre tour, de vous amuser à disséminer les bonnes variétés. La seule chose vraiment essentielle, c'est que les gens autour de vous soient au courant. Au début, il faudra un peu expliquer, demander, proposer. Et puis, au fil du temps vous deviendrez le greffeur du coin, et on viendra même solliciter vos services. Maurice Chaudière, l'inventeur de la forêt fruitière, greffe des pistachiers sur les lentisques de la garrigue, des poiriers sur les aubépines, et des abricotiers sur les pruneliers. Alors, prêt à entrer vous aussi dans la conspiration pacifique des greffeurs sauvages? La nature n'attend que vous et les variétés délaissées ont besoin de support pour continuer d'habiter les campagnes.

La greffe, un savoir ancestral

Les hommes connaissent le greffage depuis plus de deux mille cinq cents ans. Il aurait été inventé par les Chinois qui, au vie siècle avant J.-C, ont pratiqué la greffe herbacée sur les pivoines et les chrysanthèmes. Une invention pour l'amour des fleurs! Les merveilleuses pivoines arbustives nous viennent de cette époque, grâce à l'art du greffage.

En Occident, il a fallu attendre deux siècles de plus, et cette fois ce sont les arbres fruitiers que l'on greffe. Au ive siècle avant J.-C, Théophraste, philosophe et botaniste grec, cite dans ses Recherches sur les plantes la greffe en fente et l'écusson. Au IIe siècle avant notre ère, le romain Caton l'Ancien va un peu plus loin et décrit la greffe en couronne pour l'olivier, le figuier, le poirier et le pommier; celle en fente pour la vigne et celle en écusson pour le figuier et l'olivier. L'aventure a commencé, elle ne s'arrêtera plus. L'immense diversité des arbres cultivés, qu'ils soient fruitiers ou ornementaux, va se déployer à partir de cette extraordinaire découverte, transmise au fil des siècles à travers des générations de paysans. Et le jardinier qui s'adonne aujourd'hui au greffage prend place au sein d'une très longue lignée, grâce à laquelle l'inestimable trésor des variétés fruitières et ornementales s'est perpétué.

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