LA VIE ET LA MORT DE GITTA MALLASZ

Extrait de l'avant-propos

Il est des destins qui laissent des empreintes sur les générations suivantes. Celui de Gitta est de ceux-là, car elle a marqué la vie et le coeur de beaucoup de ceux qui l'ont côtoyée, mais aussi de certains qui ne l'auront jamais rencontrée, comme moi. C'est le propre des gens Vivants: ils sont contagieux, contagieux de bonne santé. Ils sont des semeurs de Vie, même au-delà de leur mort, même - comme Gitta - justement par leur mort.
Mais avant de parler de sa mort qui a illuminé ma vie, commençons par ce qui a illuminé la sienne.
«Attention, ce n'est plus moi qui parle!» Par ces mots commença à Budaliget, un petit village de Hongrie, un certain jour de 1943, une des aventures spirituelles les plus étonnantes du XXe siècle. Au coeur de l'Europe à feu et à sang, quatre jeunes gens - Hanna, Lili, Joseph et Gitta - avaient décidé d'installer à la campagne leur atelier de décoration. En quête d'essentiel, quoique éloignés de toute pratique religieuse, ils avaient commencé à partager leurs problèmes personnels afin d'avancer ensemble sur le chemin de leur vérité, lorsque advinrent brusquement, prononcées par Hanna, ces paroles de feu adressées à Gitta: «On va te faire perdre l'habitude de poser des questions inutiles! Attention! Bientôt des comptes te seront demandés.»...
Dès ce jour, et durant dix-sept mois, une puissance de Lumière innommée parlera par la bouche de Hanna. Les quatre témoins l'appelleront «Messager» ou «Maître intérieur» - le mot «Ange» ne sera imposé par l'éditeur français que plus de trente ans plus tard. Mot à mot, ces messages seront transcrits sur de petits cahiers que Gitta, seule survivante du dénouement tragique de cette aventure - ses trois amis périront en camp de concentration -, parviendra à sauver et à publier en France en 1976 sous le titre de Dialogues avec l'ange.
Depuis, ce document, remarquable par sa profondeur, sa limpidité et son évidente authenticité, a fait le tour du monde.
Les dernières années de sa vie, Gitta vécut avec Bernard et Patricia Montaud, années qui furent aussi une période intense de voyage vers ses lecteurs. Elle se dépensa sans compter pour transmettre le sens de l'événement dont elle avait été le témoin et qui bouleversa sa vie. Elle s'attacha à dire et à redire inlassablement l'essentiel: «Nous étions des gens complètement ordinaires, c'est pour cela que nous avons été choisis: pour montrer comment l'enseignement divin peut transformer la vie de personnes tout à fait banales.»

Il peut paraître étrange que quelqu'un qui n'a pas connu Gitta soit à l'origine de cette réédition de Quand l'Ange s'en mêle et du Testament de l'ange.
Comme une petite fille rencontre sa grand-maman inconnue à travers les histoires racontées par papa et maman, j'ai rencontré Gitta à travers les yeux et les récits de Bernard et Patricia Montaud. Donc, si Bernard a une «maman du ciel», comme il a appelé Gitta tendrement, moi j'ai une «grand-maman du ciel». Il n'y a pas de lien de sang et, s'il y a filiation, elle est d'esprit.
Il est bien connu que les enfants ont les yeux rivés sur les parents et les imitent.
J'ai rencontré Gitta là où lui, Bernard, était devenu Nouveau par elle; elle est vivante en moi là où je suis Nouvelle grâce à lui.