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LA VE REPUBLIQUE - UNE HISTOIRE

VALODE PHILIPPE
29.95 €
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Code EAN : 9782809815771
Editeur : ARCHIPEL
Date de parution : 29/10/2014
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LA VE REPUBLIQUE - UNE HISTOIRE

Extrait

Extrait de l'avant-propos

Le 30 janvier 1875, Henri Wallon, député de droite et académicien, partisan de la restauration monarchique, conscient de l'impasse dans laquelle le comte de Chambord a placé le pays, présente son fameux amendement. Catholique convaincu, il a passé la nuit en prière dans la basilique Sainte-Clotilde, proche de la Chambre des députés. Il demande à Dieu de l'inspirer et conclut à la nécessité de choisir un régime républicain. Il présente donc à ses collègues députés un texte, l'amendement Wallon, ainsi rédigé : «Le président de la République est élu à la majorité des suffrages par le Sénat et la Chambre des députés réunis en Assemblée nationale. Il est nommé pour sept ans. Il est rééligible.» Ainsi s'impose la république.
Quatre-vingt-trois ans plus tard, début juin 1958, le général de Gaulle est investi président du Conseil de la IVe République. Le régime républicain a été interrompu quatre années par l'État français, institué le 10 juillet 1940 par le maréchal Pétain. Thèse que contestent d'ailleurs les gaullistes, estimant que dès le 18 juin 1940 la légitimité républicaine s'est transférée de l'autre côté de la Manche.
C'est donc une République à maturité et pourtant au bord de la crise de nerfs que trouve le général de Gaulle à son arrivée au pouvoir en 1958. La question coloniale, principalement algérienne, a laminé les gouvernements de la IVe République et débouché sur une menace de coup d'État militaire. En Algérie, les troupes d'élite françaises, contestant le pouvoir civil, en ont appelé à la grande figure historique du Général. Ce dernier s'efforce d'abord de remettre l'armée à sa place, c'est-à-dire aux ordres du pouvoir politique. Puis il s'attaque à la question algérienne ainsi qu'à la décolonisation de l'Afrique noire. Autant de difficultés en perspective, mais qui sont pour lui de second ordre. La démographie parle d'elle-même à l'heure de la libération des peuples sur tous les continents. Son souci principal est de réformer les institutions. La Constitution de 1958 est l'acte fondateur du nouveau régime, la Ve République, parachevé par le référendum de 1962 sur l'élection du président de la République au suffrage universel. Ainsi s'instaure une «monarchie parlementaire» dont le chef est un président élu par le peuple et dont la stabilité ne dépend pas de la Chambre des députés.
Ayant douloureusement réglé la question algérienne, de Gaulle s'efforce de placer la France à la tête d'une Europe des nations qu'il veut construire autour du couple franco-allemand. Indépendance de la politique étrangère de la France, constitution d'une force de frappe nucléaire nationale, développement de l'électricité nucléaire pour réduire la dépendance au pétrole, mise en place de plans de développement économique permettant de déployer des filières françaises visionnaires (aéronautique, informatique, spatiale), volonté de promouvoir l'intéressement des travailleurs aux fruits de l'expansion : telles sont les priorités fixées au pays par le Général. Son très proche collaborateur, Georges Pompidou, devenu Premier ministre en 1962, lui succède à la tête de l'État en 1969 et applique la même politique. Sans doute accentue-t-il l'engagement des pouvoirs publics dans le domaine économique pour doter la France des grands groupes nécessaires à sa croissance. Celle-ci se poursuit à un rythme soutenu, permettant d'ébaucher une «nouvelle société» dont la mesure phare est la mensualisation des salaires, sans oublier l'instauration d'un meilleur dialogue social, notamment au sein des entreprises publiques. Avec les chocs pétroliers de 1973-1974, une rupture se produit, tant au niveau des perspectives de croissance économique qu'au niveau des hommes occupant le pouvoir suprême. Certes, Valéry Giscard d'Estaing et François Mitterrand sont les disciples de leurs deux prédécesseurs, toujours soucieux de préserver leur héritage en politique étrangère : interventions en Afrique, soutien apporté au Liban, solidarité absolue avec les États-Unis comme dans l'affaire des fusées soviétiques SS 20, construction européenne, force du couple franco-allemand...

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