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HENDERSON'S BOYS - T04 - HENDERSON'S BOYS - OPERATION U-BOOT

MUCHAMORE ROBERT
6.95 €
Sur commande
Code EAN : 9782203080591
Editeur : CASTERMAN
Date de parution : 03/09/2014
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HENDERSON'S BOYS - T04 - HENDERSON'S BOYS - OPERATION U-BOOT

Extrait

Dimanche 20 avril 1941

Au cours de sa préparation, Marc Kilgour avait sauté d'un avion, sillonné la campagne aux commandes d'une vieille moto de marque Triumph, abattu des mannequins garnis de paille à l'aide d'un fusil à lunette, étudié les procédures de pose des mines limpets sur la coque d'un bateau, appris à subsister en pleine nature en ne se nourrissant que de baies sauvages et de chair d'écureuil, farci des rats crevés de dynamite, nagé dans des lacs gelés et effectué tant d'exercices de musculation que son corps avait atteint les limites de ce que l'on pouvait attendre d'un adolescent de quatorze ans.
Mais il n'était plus à l'entraînement, et tous ces efforts seraient réduits à néant s'il perdait les pédales. Accroupi dans le canoë à deux places devant le capitaine Charles Henderson, trempé jusqu'au nombril, une rame posée sur les cuisses, il sentait la peur lui nouer les tripes.
Il était vingt-trois heures cinquante. La nuit sans lune offrait les conditions d'un débarquement clandestin. La mer était calme et le froid cinglant. Tout n'était que ténèbres autour de l'embarcation. Ses passagers ignoraient s'ils se trouvaient à cent mètres ou à un kilomètre du rivage.
Ils s'étaient longuement préparés à être parachutés en France occupée, mais la Royal Air Force avait refusé de mettre l'un de ses précieux bombardiers à la disposition de l'unité d'infiltration. Nullement découragé, Henderson avait supplié l'un de ses supérieurs de la Royal Navy de le débarquer à bord d'un torpilleur rapide. Sans plus de succès.
En désespoir de cause, ils avaient effectué les deux jours de traversée depuis Porth Navas, au pays de Galles, à bord du Madeleine, un antique bateau à vapeur français conçu pour la navigation fluviale. Leur canoë, une embarcation de loisir, avait passé plusieurs années suspendue au plafond d'un bazar de Cambridge avant qu'Henderson ne raccommode sa coque en tissu à l'aide de colle de poisson et de pièces découpées dans une bâche à charbon.
Leur équipement n'était pas en meilleur état. La vieille radio fonctionnait par intermittence. Deux fois plus pesante que les modèles les plus récents, elle alourdissait dangereusement le canoë et mettait en danger le reste du matériel. Henderson avait protesté auprès de sa hiérarchie, mais la Grande-Bretagne se battait seule contre l'empire nazi. Comme de nombreuses unités, CHERUB souffrait de la pénurie générale.
- Tes nerfs tiennent le coup, fiston ? demanda-t-il en manipulant sa pagaie.
- A peu près, répondit Marc.
En vérité, seule la présence de son supérieur le dissuadait de céder à la panique. Certes, Henderson n'était pas un exemple : c'était un ivrogne, un coureur de jupons, un individu colérique qui se moquait ouvertement de la hiérarchie. Mais certains hommes, quels que soient leurs défauts, peuvent se transformer en génies, confrontés à un ballon de football ou à un problème mathématique. Henderson, lui, était un as de l'espionnage. Il était froid, méthodique, parlait parfaitement les cinq principales langues européennes, en maîtrisait de nombreux accents régionaux et n'avait pas son pareil pour concevoir des opérations aussi efficaces que sophistiquées.
- Est-ce que tu vois quelque chose ? demanda Henderson.
Marc plissa les yeux en vain. --Ce texte fait référence à l'édition Broché .

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