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JUSTICE POUR LOUIE SAM

STEWART ELIZABETH /
18.50 €
Sur commande
Code EAN : 9782364745087
Editeur : THIERRY MAGNIER
Date de parution : 20/08/2014
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JUSTICE POUR LOUIE SAM

Extrait

Territoire de Washington, 1884

Je m'appelle George Gillies. Mes parents sont écossais et je suis né en Angleterre, mais depuis que nous avons émigré, nous sommes tous américains maintenant. Nous vivons près de la ville de Nooksack, sur le Territoire de Washington, juste au sud de la frontière avec la Colombie-Britannique, une province du Canada. Maman dit qu'en nous entendant parler, nous les enfants, on pourrait croire que nous sommes nés ici.
En Écosse et en Angleterre, mon père, Peter Gillies, cultivait les terres des riches propriétaires fonciers. Il aimait raconter, à quiconque voulait bien l'écouter, que nous étions venus en Amérique par goût de la liberté. Mais il s'empressait d'ajouter, avec un clin d'oeil, qu'il était surtout intéressé par les terres achetées pour une bouchée de pain à des bûcherons de la vallée de Nooksack. Père estimait que c'était une bonne affaire car ces terres avaient déjà été débarrassées des sapins de trente mètres de haut qui poussaient dans cette région. Notre maison est une petite construction en rondins fabriquée avec ces sapins justement, mais nous avons prévu de bâtir une vraie maison en planches avec un étage, un jour.
Père aime bien plaisanter, mais pas avec la liberté. Il nous répète sans cesse, à nous les enfants, que ces terres nous appartiennent pour toujours et qu'elles nous permettent d'être libres comme nous ne l'aurions jamais été en Grande-Bretagne. Ici, dans ce pays, Père n'a de comptes à rendre qu'à lui-même et à Dieu. Et maman précise qu'il n'obéit à Dieu que le dimanche.
Il y a deux ou trois ans, avec mes frères, nous avons aidé Père à construire un barrage sur la rivière Sumas qui traverse nos terres. Grâce à la retenue provoquée par ce barrage, nous avons installé un moulin. Les autres colons viennent de très loin avec des chariots remplis de blé et de maïs pour que notre moulin les transforme en farine. L'arbre de transmission a été taillé dans le tronc d'un pin, la grande roue et la turbine sont en sapin. Père a le projet de faire venir de l'Est une transmission en acier, une fois que les Canadiens auront achevé la construction de leur chemin de fer à travers la Colombie-Britannique. Et quand nous aurons gagné assez d'argent en vendant la part du meunier, cette quantité de farine que Père prélève en guise de paiement.

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