menu

LA BRULANTE RUMEUR DE LA MER

BEKRI TAHAR
16.00 €
Sur commande
Code EAN : 9782913896253
Editeur : AL MANAR
Date de parution : 01/06/2008
16.00 €
Sur commande
LA BRULANTE RUMEUR DE LA MER(MFI) Chaque deux ans ou peu s en faut, avec une belle régularité depuis bientôt vingt ans, le poète Tahar Bekri livre un recueil. Depuis Le Laboureur du soleil en 1986, il en est ainsi. Aujourd hui, succédant à L Horizon incendié en 2002, voici La brûlante rumeur de la mer... L'eau, le feu et l'incendie, la mer et l'océan, le poète tunisien est dans... ses éléments. Il y poursuit ses pérégrinations, ses errances, ses exils avec pour tout viatique, sa mémoire et ses livres. D'un recueil l'autre, la lecture et le voyage demeurent bien les deux pôles d'attraction du poète, avec toujours ce même élan vers le départ et l'ailleurs, et la découverte de l'autre. L'autre traqué dans la réalité des instants privilégiés de la rencontre mais aussi au détour d'une page, dans le souvenir d'un vers, dans la résurgence d'une lecture. Et partout, essentielle et primordiale, la mer qui sépare et relie, qui distend et rapproche, qui contraint l'homme à sa terre mais le rattache aux autres mondes. Ainsi, au gré du recueil, les lieux se succèdent: l'Espagne, Lisbonne et les ombres de Pessoa, la Grèce et ses îles, l'Italie de l'Arno et de Pétrarque. Et, bien sûr, la Tunisie, mais aussi la Bretagne compagne. Toute étape est un poème. Les lieux sont confluences tout comme les poètes sont complices. Dès lors, il n'est pas étonnant de voir surgir Carthage et Pessoa, Sousse, Sidi Bou Saïd ou le Golfe de Gabès. Tous ces lieux ont la mer en partage, en partance... Point d'orgue de ce recueil, un superbe poème « Porte de la mer », signé en 2003 en Tunisie et que l'on pourrait considérer comme emblématique du recueil. Il s'agit là du bilan d'un éloignement et des retrouvailles, de la proximité retrouvée au-delà des fractures de la vie. Le poète réanime les sens « déréglés à la poursuite des ailées utopies » et guète les sensations (« Cuir cuivre et roses des sables / Parfums odeurs confuses et bougies / Amours parmi les étalages à l'invite »). L'instant est fragile, entre mémoire et oubli, fureur et nostalgie: « l'asphalte de nos vingt ans sans merci / Pourquoi as-tu laissé orphelines migrantes / Sur le large nos vagues téméraires / Assaillies par les courses haletantes / Chants vibrants près du mirage revenu ». Peut-être en ces vers peut-on voir sourdre les rumeurs de l'exil mais n'y a t-il pas aussi le sentiment diffus que sans cette rupture, l'aventure eut été bien différente? Contre vents et douleurs de l'exil et en quelques trente années de création, Tahar Bekri a su imposer le dialogue, rompre les frontières, franchir les gués incertains des travaux universitaires, poursuivre la quête fraternelle. Par profession et par goût, il a su se montrer attentif aux voix de ses « collègues ». Multiple mais un, il continue d'écrire en français et en arabe, de lire les contemporains et les classiques des « deux rives », de combattre les clivages qui séparent l'Afrique du nord du reste du continent, d arpenter les livres du monde et de tenter de briser les douanes des langues et des nationalités. Tahar Bekri joue à parsemer de couleurs la palette du village mondial qui a une fâcheuse tendance à la monochromie, pour ne pas dire à la... monotonie. La carte du poète ne connaît pas les frontières et trouve, dans ses suds comme dans ses nords, des ombres tutélaires, des havres de réflexion et de rupture, des lieux où poursuivre le dialogue amorcé en d'autres terres, en d'autres temps. « Dehors est un grand pays »... Tahar Bekri aurait pu faire sien ce titre de l'écrivain réunionnais, Alain Lorraine, tant la formule parait convenir à la démarche du poète né à Gabès en 1951 et résident à Paris depuis 1976. (...) --Rfi
La mer patrie Dans son dernier recueil de poèmes, "La brûlante rumeur de la mer&" (Ed. Al Manar, Paris 2004, 84 pages) Tahar Bekri promène son regard de poète et de visionnaire à travers des paysages chargés de beauté, d'histoire et d'émotion.De Sousse, "baignée au loin par la vague inquiète" à Sidi Bou Saïd,"qui trône dans l'euphorie des mimosas', en passant par Lisbonne, au Portugal,"tombeau de Pessoa', à Burgos, en Espagne, qui "attend le printemps', par Cesenatico, en Italie, entrevue dans"Le matin évanescent), Kavala, en Grèce, où "Les barques reviennent toujours', Doëlan, en Bretagne,"entre averses et éclaircies', Gabès, "La palmeraie de l'enfance', jamais vraiment quittée, mais toujours retrouvée comme une promesse de soleil…, Tahar Bekri déroule l'espace méditerranéen, intense et lumineux, comme un chant à la gloire des hommes qui l'ont marqué de leurs traces indélébiles. Ici le poète se fait peintre, à l'affût des formes et des couleurs. Il se fait aussi philosophe, interrogeant la mémoire des hommes. Mais aussi historien de l'instant fugace. Et les poèmes deviennent des sortes de haïkus, ces courts poèmes japonais qui se détachent comme des ailes de papillon et se mettent à voler. Z. A. --Le Quotidien, Tunis, 20/03/2005
Le titre lui-même, La brûlante rumeur de la mer, est tout un poème au souffle long qui se déploie au fil de quatre-vingts pages. On connaissait Tahar Bekri comme poète de l'errance et de l'exil. Ici, le texte poétique marque les lieux du passage des êtres et du temps. La mer est le lien infini entre ces paysages qui renvoient à des pays allant de l'Atlantique à la Méditerranée: Bretagne, Portugal, Espagne, Italie, Grèce, Tunisie. Et les vagues, comme les souvenirs du poète, le mènent loin. mais très près cle son vécu, jusque sur le lieu de l'enfance, à Gahès. Le poète note que la mer n'est pas un lac qui," même majeur', reste toujours à la même place. Les désirs de la mer la portent toujours vers le large. Elle peut être baie ou golfe, mais qui donc peut empêcher la tner d'écouter ses propres battements de coeur? Ainsi, la rumeur de la mer est d'abord intérieure, profonde. comme une lave brûlante, à l'instar de la quête qui habite le poète. En effet le premier lieu où se rejoignent toutes les mers n'est-il pas celui d'où partent les premiers souvenirs? Au moment où le poète chante le "Golfe de Gabès", les souvenirs affleurent de toutes parts. "Cétait au temps des jarres remplies de dattes", dit-il. De la "palmeraie de l'enfance" où le poète se revoit écolier, au souvenir du "grand-père solitaire" puis à celui, central, de la mort de la mère, comme si Dieu était absent du monde. Les mots du poète font la ronde autour des ruptures dans le tissu de la vie. Le golfe de Gabès, lieu du repos éternel des êtres chers, n'est pas pour autant un havre de paix. À partir de ce pays réel sourdent dans l'âme du poète toutes sortes de vagues ténébreuses. comme s'il y avait là une source de tourments. Le point de départ d'un questionnement inlassable sur le sens de la vie et de la mort. Hormis le golfe de Gabès, d'autres ports d'attache dans la Tunisie natale sont aussi célébrés: Sousse, Sidi Bou Saïd, Porte de la mer, Carthage. Mais tout point de départ est sans cesse mouvant, comme la rumeur de la mer chaque jour recommencée. Et le pays d'origine n'est-il pas aussi cette "brûlante rumeur" que l'on porte en son for intérieur en partance vers l'autre et l'ailleurs? L'autre pourrait être la femme à qui le poète prête voix au cours de sa quête. Ici aussi il s'agit de souvenirs et de mémoire: "Je retenais les rayons du soleil / Pour tisser un pays de haute mémoire / les fils de mes songes faits et défaits / Les hirondelles nous rendaient visite / Leurs nids comme de douces compagnies / Partageaient nos demeures." ( p.56). Dans ce recueil, le poète a pour compagnons d'autres auteurs, comme si ceux-là lui parlaient au moment où il poursuit sa quête ontologique et poétique: Imru'ul Qays (Vle siècle), figure emblématique toujours présente, Pablo Neruda, Pessoa, Dante, Pétrarque. Il entretient un dialogue avec eux, comme si le temps n'existait pas, comme si la Terre n'avait pas de frontières. Et la mer est là, profonde et toujours mouvante, sans fin, comme l'écriture poétique. Ce journal poétique, composé de seize poèmes datés ou non, est de toute beauté. Tahar Bekri, qui a à son actif une vingtaine d'ouvrages (poésies, essais, livres d'art) nous donne à lire ici des mots aux sonorités claires qui disent bien en quel sens la mer est la métaphore de l'être, toujours en mouvement. Dès qu'il est jeté dans le monde - appelé à aller toujours loin de soi, vers le large - l'être, comme la mer, poursuit une quête sans fin, passe par l'autre, effleure sa surface, afin de revenir à ses propres profondeurs et repartir de plus helle... Tanella BONI --Notre Librairie, n° 158, 2005

Commentaires (0)

forum
Soyez le premier à déposer un commentaire !
keyboard_arrow_down
expand_less