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MOI, AZIL KEMAL, J'AI TUE DES ARMENIENS

BELFIORE JEAN-CLAUDE
19.00 €
Sur commande
Code EAN : 9782863642795
Editeur : PARENTHESES
Date de parution : 02/05/2013
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MOI, AZIL KEMAL, J'AI TUE DES ARMENIENSEn 1915, le capitaine Azil Kémal, de l'armée ottomane, reçoit pour mission de procéder à l'extermination des Arméniens des villages du vilayet d'Erzeroum, ou d'en contrôler le bon déroulement. Le capitaine Kémal s'est acquitté de sa tâche avec la rigueur qu'on est en droit d'attendre d'un officier loyal. Les autorités ottomanes lui confièrent ensuite la mission d'escorter un révolutionnaire depuis Erzeroum jusqu'à Deir-ez-Zor. Parallèlement à ses rapports officiels, Azil Kémal rédige son journal privé; ces notes englobent la période comprise entre le 24 avril 1915 et le 25 mai de la même année, soit un mois. C'est peu, sans doute, comparé aux années de massacres et de déportation, mais les détails que l'officier livre sont riches et, surtout, révélateurs de ce qui se passait ailleurs à la même période, et de ce qui arrivera au cours des mois et années qui suivront.
J'ignore pourquoi et comment les carnets-mémoires que le capitaine a laissés se sont retrouvés en possession de mes grands-parents maternels des Arméniens, qui les ont transmis ensuite à leur fille. Jamais l'idée de lire ce témoignage ne m'avait traversé l'esprit, jusqu'au décès de ma mère, survenu en juillet 1992. C'est avec émotion que j'ai redécouvert le paquet que je n'avais entrevu qu'à de trop rares reprises, rangé dans le tiroir le plus bas du chiffonnier, enveloppé d'une double épaisseur de papier kraft et de papier journal jauni, et assemblé avec de la ficelle grossière.
Si les mémoires ont été rédigés majoritairement en turc, Azil Kémal a utilisé les caractères arméniens, procédé alors courant chez les Arméniens qui ne parlaient pas leur langue; on sait pourtant que le capitaine était arménophone. Il y a lieu de croire que l'officier, conscient d'outrepasser le règlement, se protégeait par ce moyen dans l'éventualité où ses carnets tomberaient aux mains de Jeunes Turcs particulièrement formalistes. Gageons qu'il se ménageait là une issue de secours bien précaire! Son nom et son grade, sans compter celui de ses proches, militaires ou civils, sont mentionnés tout au long du journal; et l'on conçoit mal, d'une part, qu'il ne se fût trouvé personne, parmi les Turcs, capable de comprendre ce qui était écrit; d'autre part, qu'un autre que le capitaine aurait pu être l'auteur de ces lignes!
C'est ce témoignage, laissé sans titre par son rédacteur, que je livre au lecteur du XXIe siècle.
Jean-Claude Belfiore --Avertissement de l'auteur

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