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MOUME

CERESA FRANCOIS
15.30 €
Sur commande
Code EAN : 9782268044057
Editeur : DU ROCHER
Date de parution : 26/08/2002
15.30 €
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MOUMEÀ un moment donné, tout écrivain éprouve le besoin d'écrire sur sa mère. "Le coeur d'une mère est un abîme au fond duquel se trouve toujours un pardon", disait Balzac. On a tous besoin de ce pardon.
La mort d'une mère est une blessure à jamais ouverte, même quand la douleur, avec le temps, paraît s'amenuiser.
Ma mère est morte à soixante ans. On l'appelait Moume. Ce surnom avait la pétillance du champagne et la liberté de la bulle. Voilà sept ans qu'elle a disparu. Victime d'un cancer. "Mourir ce n'est rien, chantait Brel, mais vieillir, ah! vieillir..." J'aurais bien voulu que Moume vieillisse. Aussi, pour prolonger sa vie, pour ne jamais oublier, ai-je souhaité la raconter. La raconter à travers mon enfance et les événements qui m'ont marqués, tels que le Festival de Cannes, la guerre d'Algérie ou Mai soixante-huit.
J'évoque ce Midi qui m'a vu naître et la Bourgogne de ses origines, pays où soufflent l'esprit et la beauté. Les portraits sont nombreux. Apparaissent entre autres Louis Nucéra et Alphonse Boudard, mes amis aujourd'hui disparus, que Moume estimait et admirait; José Giovanni qui, sans avoir connu ma mère, a senti sa présence dans notre maison de Bourgogne qu'elle aimait tant; Jean Daniel et sa femme, les amis fidèles, avec qui mes parents partaient en vacances tous les étés...
C'est également l'histoire d'une famille, la mienne, avec mon père d'origine italienne, parti de rien, ramoneur à 13 ans, patron d'une imprimerie sur aluminium vingt ans plus tard. Le jour où il a vendu son entreprise, il a pensé que les beaux jours allaient arriver. Moume rayonnait. Et le cancer est arrivé...
C'est surtout l'histoire d'un amour. Celui d'un fils pour sa mère. Avec ses manques et ses silences. Sept ans après, je rêve toujours de ma mère. Comme si elle était en vie. Son existence est un parfum dans un placenta de buée rose, une bouteille à la mer dans laquelle je suffoque parfois. Si je retrouve l'éclat de ses yeux, c'est pour prendre la mémoire des lieux, de ces lieux qui nous soutiennent si mal et que l'on évoque si bien. Pour rendre hommage à la première femme de ma vie, j'ai donc péleriner dans ces lieux qui furent les siens, les miens, les nôtres: Antibes, Paris, Le Bnonnais en Bourgogne, Bois-Colombes, Cabourg, l'île de Ré... Ils sont toujours imprégnés de son parfum.

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