Jacques Chancel poursuit l’écriture de son journal. Ce nouvel opus concerne les années 1999-2002. L’homme du Grand échiquier et de Radioscopie s’y livre comme un observateur du temps qui passe. Son calendrier est jalonné de rencontres qui lui font côtoyer à peu près tout le gratin politique et celui des médias. Lui, Chancel, constamment attentif à cette société des honneurs, essentiellement parisienne, qui se construit et se déconstruit chaque jour, observe le manège des uns et des autres. Mais, s’il est prompt à louer ses vieux amis, Bouvard ou Jullian par exemple, il a l’élégance de ne pas utiliser son journal comme le lieu d’un règlement de comptes ou de rancœurs intempestives. À plusieurs reprises, on notera un "passons", "glissons", "restons-en là" qui désamorce toute charge trop négative sans pour autant verser dans le mépris. Au final, on découvre en Chancel un gentilhomme de notre temps. Épris surtout de musique classique et de Tour de France, pour lui "le plus instructif des vagabondages", Chancel prend toujours le temps et le pouls d’une bonne lecture ou d’une agréable discussion. On sait qu’il a à cŒur d’écouter les gens ! Il en a fait son métier et sa vie. "Nous n’avons été occupés que des autres" lui fait remarquer son ami Jullian. C’est véritablement l’impression qui se dégage de ce journal : une sorte d’autoportrait qui se dessine au contact des autres, mêlé néanmoins à une grande joie. Joie dans le silence de l’écriture. Et grande joie des mots pour les lecteurs de son journal. --Denis Gombert
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