PORTEMENT DE MA MERE
EMMANUEL FRANCOIS
Comme ses illustres aînés, François Emmanuel ne se console pas de la perte de la mère. Cependant, il s'en détache : on n'y lit pas la révélation d'un fils écrasé par une dette difficile à acquitter, ni le besoin d'identification. C'est là toute l'originalité et la force de son Œuvre remarquablement construite, d'une halte à l'autre, sculptée, taillée dans la mémoire du "crissement des sangles, les encastrements métalliques" et renversant la figure de la pietà, avec cette image du fils portant sa mère, dans les ultimes et fragiles soupirs de la fin. Texte de la souffrance, de la séparation, de l'arrachement, Portement de ma mère est aussi une Œuvre du deuil à faire, qui passe par les mots, au bout des mots "de cette vie d'écrivain". --Céline Darner
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