PARFUM D'EBENE

Damien, quarante-six ans, accepte un poste de coopération sanitaire dans une ambassade française en Afrique. De longues années auparavant, dans la même région, son père est mort dans des circonstances mystérieuses.
À Paris, la vie de Damien stagne – morne, solitaire. Quitter la capitale est pour lui une rupture, un moyen de forcer l’avenir. Et en entreprenant de découvrir les circonstances de la mort de son père, il espère réveiller une part silencieuse de lui-même qui lui échappe et l’obscurcit. Si l’esprit étriqué et raciste de ses compatriotes, les aberrations et l’inertie de la prétendue coopération, renforcent son isolement, il éprouve bientôt un sentiment de familiarité en Afrique.

La beauté de Solou, un jeune homme de vingt ans, révèle à Damien une part de lui-même plus troublante que celle qu’il espérait retrouver avec la mémoire de son père.
La rencontre est fulgurante ; l’amour immédiat. Damien est happé, fasciné par la beauté et l’aplomb mâtiné de naïveté de Solou. Sa passion, troublante, inavouable, fait rapidement de lui le jouet des ambitions du jeune garçon qui trouve auprès de ce Blanc les moyens d’une existence facile et un tremplin vers l’Occident. Entre les deux hommes, la lutte va être cruelle et inégale. Car Damien, follement amoureux, croit avoir trouvé en son amant la clé de sa propre identité – et craint terriblement de la perdre.

Un roman étrange et subtil sur la quête de soi et la métamorphose.
On retrouve avec bonheur ces deux dimensions si bien mêlées dans Cruelles Retrouvailles : l’humanisme d’un homme qui s’engage en faveur d’une cause n’inspirant plus que cynisme ou calcul, et les détours violents où l’entraîne une identité qui répugne à se révéler. Avec finesse et âpreté, Denis Labayle met en scène l’ambiguïté de l’amour qui tout à la fois enthousiasme et fragilise.