LETTRE DE GAO

Résumé :

Longtemps, je fus tenu dans l'ignorance la plus absolue de la vie, de la mort. J'ignorais la succession des jours, des heures, des secondes. Tout cela me semblait participer de la même origine, de la même souffrance. Le seul indice d'un froissement dans l'air était celui de l'ombre puis de la lumière quand des fleurs, des songes essaimés par le vent, venaient heurter les vitres de leur extrême indigence, venaient orner mes os où les nerfs allumaient un feu et cela, chaque jour, en l'absence de toute compagnie, de tout projet. Me rassuraient à peine les lointaines voix des rues. Puis la lumière venait s'assoupir dans les draps, à la façon d'une amoureuse. Elle apaisait si bien l'âme de l'enfant. J. V.