La forme se resserre autour de trois personnages : un homme et deux femmes, avec présence continue des trois acteurs sur le plateau. Le texte déroule ses variations autour de l'événement tragique qui donne à la pièce son unité de temps : la nuit de veille d'un proche, avant que les invités rejoignent la famille pour la cérémonie d'incinération. Le mort est derrière, dans la chambre mortuaire. Sur la scène sont rassemblés sa fille, son fils, et son épouse. La pièce se présente en dyptique, dont le second volet est décalé dans le temps : les trois mêmes personnages, au même endroit, mais après la cérémonie de crémation. De grandes ombres sont présentes. On pense à Cris et chuchotements de Bergman ou Extinction de Thomas Bernhard. C'est un défi de paroles, une suite de collisions ébauchées et défaites, impuissantes à recomposer une totalité, mais génératrices des tensions successives qui rythment la progression dramatique.
Commentaires (0)