Extrait
Dimanche 12 avril
La Quasimodo
EN ce dimanche 12 avril 1545, dimanche de Quasimodo, une animation inhabituelle règne dans la grande salle du palais du parlement d'Aix-en-Provence.
Les magistrats sont tous là, coiffés de la petite toque carrée, revêtus de la longue robe de drap rouge à épitoge d'hermine blanche, et les murs résonnent du brouhaha de leurs conversations.
L'étonnement, voire l'indignation, de ces dignes défenseurs de la loi, convoqués de façon impromptue et de surcroît en un jour d'ordinaire réservé au Seigneur, est à son comble, et jamais, de mémoire de conseiller, un tel désordre ne s'est vu au sein de cette respectable assemblée. Chacun essaie de s'informer comme il le peut auprès de ses voisins des raisons de cette inexplicable réunion dominicale, et tous parlent très haut et très fort, avec l'accent chantant du Midi, quelques-uns dans la langue du Nord, mais la plupart en provençal.
Dans cette confusion, des groupes se forment ici et là, en fonction des affinités et des clans, autour de quelques personnages qui bénéficient d'un large auditoire.
Au milieu de la salle se tient un homme âgé, aux cheveux blancs, au faciès ridé et à l'oeil sec, que l'on écoute avec le plus grand respect. Il égrène, d'un air sentencieux, avec une lenteur mesurée et la prudence liée à son âge, des phrases que boivent ses auditeurs.
Un peu plus loin, un individu énorme pérore d'une voix puissante et avec de grands effets de manches. Il se tient cambré comme un gros coq, projetant vers l'avant un ventre saillant comme une outre, et rejetant en arrière un visage rond et blafard dont les petits yeux toisent, de haut et avec dédain, tout ce qui les entoure.
Là-bas, c'est un homme mince et élégant, au faciès de chat et à l'oeil pétillant de malice, qui séduit son entourage par le charme de son regard et par les informations qu'il distille d'une voix suave et d'un air entendu, comme si elles étaient tenues de première main.
La Quasimodo
EN ce dimanche 12 avril 1545, dimanche de Quasimodo, une animation inhabituelle règne dans la grande salle du palais du parlement d'Aix-en-Provence.
Les magistrats sont tous là, coiffés de la petite toque carrée, revêtus de la longue robe de drap rouge à épitoge d'hermine blanche, et les murs résonnent du brouhaha de leurs conversations.
L'étonnement, voire l'indignation, de ces dignes défenseurs de la loi, convoqués de façon impromptue et de surcroît en un jour d'ordinaire réservé au Seigneur, est à son comble, et jamais, de mémoire de conseiller, un tel désordre ne s'est vu au sein de cette respectable assemblée. Chacun essaie de s'informer comme il le peut auprès de ses voisins des raisons de cette inexplicable réunion dominicale, et tous parlent très haut et très fort, avec l'accent chantant du Midi, quelques-uns dans la langue du Nord, mais la plupart en provençal.
Dans cette confusion, des groupes se forment ici et là, en fonction des affinités et des clans, autour de quelques personnages qui bénéficient d'un large auditoire.
Au milieu de la salle se tient un homme âgé, aux cheveux blancs, au faciès ridé et à l'oeil sec, que l'on écoute avec le plus grand respect. Il égrène, d'un air sentencieux, avec une lenteur mesurée et la prudence liée à son âge, des phrases que boivent ses auditeurs.
Un peu plus loin, un individu énorme pérore d'une voix puissante et avec de grands effets de manches. Il se tient cambré comme un gros coq, projetant vers l'avant un ventre saillant comme une outre, et rejetant en arrière un visage rond et blafard dont les petits yeux toisent, de haut et avec dédain, tout ce qui les entoure.
Là-bas, c'est un homme mince et élégant, au faciès de chat et à l'oeil pétillant de malice, qui séduit son entourage par le charme de son regard et par les informations qu'il distille d'une voix suave et d'un air entendu, comme si elles étaient tenues de première main.
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