BIENTOT LA BETE SERA MORTE

Pour se protéger de sa peur des dimanches soir, Pauline a vécu quelque temps avec Paul sans vraiment l'aimer. Mais il le protège de la bête, ainsi que la jeune femme surnomme ce double imaginaire et monstrueux qui l'accompagne depuis l'enfance. A trente ans, Pauline mène une existence désoeuvrée, et lorsqu'elle décide de quitter Paul parce qu'elle se croit guérie de ses angoisses, la bête ne tarde pas à se réveiller.
Paul s'envole pour l'Inde, lui laissant les clés de l'appartement qu'ils ont partagé des mois durant. Demeurée seule, Pauline guette sans succès l'appel d'un éditeur de littérature étrangère susceptible d'être intéressé par ses qualités de traductrice. Quelques temps après, des voisins s'installent dans l'appartement du dessus. C'est le début d'une sarabande infernale qui pousse Pauline hors de chez elle : elle revoit d'anciens amants, passe le plus clair de son temps dans un café du voisinage, les Funambules, où elle croise Christian un homme plus âgé qu'elle, un habitué dont la solitude et les manières l'intriguent. Ensemble, ils se promènent au bord d'un canal, non loin du café. Pauline voit en Christian un passeur, celui qui va lui faire traverser le Styx, l'aider à retrouver les fantômes qui l'habitent. Mais Christian n'est qu'un vieil homme veuf, le père de la patronne des Funambules...
Un soir, au détour d'une virée nocturne, Pauline rencontre Jacques et succombe aussitôt au charme trouble de ses yeux noirs. Ils décident de partir en voyage en Italie. Leur idylle les conduit à Naples, mais Jacques s'éclipse mystérieusement avant de réapparaître au bout de quelques jours, sans explication. Ils rentrent en France et Pauline retrouve l'appartement , les voisins, les fantômes. En triant des papiers, elle tombe par hasard sur son carnet de naissance : à sa grande stupeur, elle découvre que sa date de naissance a été falsifiée : c'est le début d'une remontée aux origines, aux confins de la mère et de ses secrets, dans la tanière de la bête...