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LES CITES DES ANCIENS - T04 - LA DECRUE

HOBB ROBIN
8.50 €
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Code EAN : 9782290057117
Editeur : J'AI LU
Date de parution : 07/01/2013
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LES CITES DES ANCIENS - T04 - LA DECRUEConfessions

Relpda déchiquetait la carcasse sans Se plaindre de sa puanteur, et Sédric regrettait de ne pouvoir partager son équanimité. Elle demeurait désormais à la périphérie de son esprit et de ses pensées, et l'odeur et le goût de la viande putréfiée flottaient comme des souvenirs spectraux dans sa bouche. Il les repoussa en s'efforçant de ne pas les laisser souiller les fruits que Carson avait récoltés.
Le chasseur était revenu comme il l'avait promis. Comme Relpda renâclait à se replonger dans l'eau, les deux hommes avaient manoeuvré la dépouille flottante pour la rapprocher du radeau où se tenait la dragonne; l'élan était couvert de boue, et les nécrophages avaient commencé à l'attaquer, mais Relpda s'en moquait: depuis qu'on le lui avait livré à domicile, elle avait pour seul but de se remplir l'estomac.
Les arbres à l'écorce lisse qui avaient résisté aux tentatives d'escalade de Sédric avaient cédé à Carson, leste malgré sa corpulence, et qui n'avait pas eu l'air d'avoir plus de mal à grimper qu'une araignée à parcourir un mur. Sédric avait voulu le suivre, mais ses paumes brûlées par l'acide le lui avaient interdit; il avait renoncé alors qu'il ne s'était hissé que de sa propre hauteur le long de l'arbre, et même redescendre lui avait posé des problèmes: en se laissant tomber du tronc, il s'était mal reçu, et il souffrait à présent d'une cheville.
Carson était revenu au soir tombant avec une bandoulière pleine de fruits, certains semblables à ceux que Jess avait trouvés, d'autres de deux espèces différentes, l'une jaune et sucrée, la deuxième de la taille d'un poing, dure et verte. Il y avait tant de plantes qui poussaient dans le désert des Pluies, dont il ne connaissait rien! Il choisit un des fruits verts et le tourna et le retourna entre ses mains jusqu'au moment où Carson le lui ôta pour le tapoter sur un tronc comme un oeuf dur; l'épaisse coque verte se détacha alors et révéla une peau charnue et blanche. «Mangez tout, lui dit Carson; ça n'a pas grand goût, mais ça contient beaucoup d'humidité.»
Le chasseur avait longuement parlé; avec force détails, il avait raconté à Sédric comment la vague avait frappé le bateau, comment ils avaient survécu, retrouvé le capitaine, puis découvert la plupart des gardiens disparus. Avec stupeur, Sédric avait appris qu'Alise n'était pas à bord de la gabare au moment de la crue, et avec soulagement qu'elle était saine et sauve. Il avait laissé Carson aller au bout de son compte rendu, et à présent le chasseur l'observait attentivement, non pas franchement, mais du coin de l'oeil, les paupières mi-closes; il avait partagé les fruits équitablement entre eux deux sans rien dire du fait que Sédric n'avait en rien participé à leur cueillette. Même après que l'homme avait donné à manger à la dragonne, Sédric s'était attendu à ce qu'il proposât un plan pour abattre Relpda afin d'en tirer un bénéfice: si l'autre chasseur et le capitaine étaient de mèche, il était logique de penser que Carson faisait aussi partie de leur bande; et, si Jess avait appris à Carson que Sédric détenait des échantillons de dragon, cela expliquait sa sollicitude et celle de Dawie envers le Terrilvillien et leurs fréquentes visites chez lui. Ils savaient tous deux qu'il avait introduit du sang de dragon à bord du Mataf; s'ils mettaient la main sur ce trésor, leur fortune était faite.

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