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QUESTIONS DE DIGNITE

WYSTUP CHRISTINE
11.16 €
Sur commande
Code EAN : 9782844225818
Editeur : ART ET COMEDIE
Date de parution : 21/06/2007
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QUESTIONS DE DIGNITEACTE I

Juliette (une femme jeune et assez jolie) et Bertrand (un homme, la cinquantaine, chevelure poivre et sel, élégant) sont dans une pièce aménagée comme un parloir qui se veut convivial mais reste assez stéréotypé.
Le personnage du médecin, Louise, peut entrer dans la pièce, apparaître sur un écran en fond de scène, oit être évoqué par une voix off.

LOUISE - Entrez, je vous en prie. Laissez-vous bercer par ce décor convivial. (Juliette et Bertrand entrent et observent la pièce avec curiosité.) Que pensez-vous de ce parloir? N'est-ce pas plus chaleureux qu'un bureau de docteur ou une chambre de malade? (Juliette et Bertrand gardent un silence gêné.) Vous n'allez pas me dire que vous ne vous connaissez pas? Vos chambres sont dans le même couloir, à trois numéros d'écart. Mais je manque à tous mes devoirs: Juliette... Bertrand...
BERTRAND - Qu'est-ce que ces mondanités? Etes-vous médecin, bon dieu, ou hôtesse d'accueil?
JULIETTE - Pourquoi nous avez-vous amenés ici, docteur?
LOUISE - Je suis chargée par la direction de l'hôpital de faire avec vous le point sur votre traitement. Je vous ai conviés ensemble parce que vous êtes atteints tous deux de la même maladie: le virus MAX qui, dans quelques semaines, au plus quelques mois, aura détruit la plupart des cellules nerveuses de vos pauvres cerveaux.
BERTRAND - Vous me l'avez annoncé sans ménagement le surlendemain du jour où j'entrai dans cet hôpital pour un simple examen de contrôle. Merci de me le rappeler.
JULIETTE (s'asseyant) - Vous devez vous tromper de malade, ce n'est pas de moi qu'il s'agit, on ne sait pas trop ce que j'ai, on me fait des examens... À moins que... On ne m'a rien dit, c'est ça? On m'a menti pendant tout ce temps, c'est ça? Pourquoi ne m'avoir pas dit la vérité, à moi?
LOUISE - Je savais ce que j'avais à faire. C'est au médecin seul de décider si le patient est ou non en mesure d'accepter la vérité de sa maladie. J'avais mes raisons de vous taire cette vérité, Louise. Vous n'aviez pas le profil requis, vous êtes psychologiquement beaucoup plus fragile que Bertrand. Mais ia situation a évolué, des décisions doivent être prises. Je suis contrainte maintenant de vous dire à tous deux clairement ce qui vous attend. Vous êtes atteints de la même affection: même degré de gravité, même type d'évolution...
JULIETTE - Quelles décisions? Pourquoi prenez-vous ce ton grave? Vous allez nous sauver? Dites, vous allez nous sauver? Je ne veux pas mourir! Vous êtes payée pour nous sauver, c'est un bon hôpital, ici, non? On m'a dit que votre équipe est à la pointe du progrès, que je pouvais avoir confiance... Vous allez nous sauver, dites?
BERTRAND (à Juliette qui s'effondre en larmes) - Arrêtez donc! Vous voyez bien qu'elle nous tient comme des marionnettes au bout de leurs fils. Nous sommes à sa merci.
JULIETTE - Je veux vivre!

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