A la naissance de Hirohito, en 1901, le Japon est presque un pays moderne qui a réussi une remarquable montée en puissance. Ses visées coloniales vont peu à peu le faire déraper vers des aventures désastreuses. En 1945, tout est donc à refaire pour les Japonais. Dans la lutte pour la survie, ils ont un atout : leurs élites. Les hommes qui exerceront le pouvoir après le départ des troupes américaines de MacArthur, en 1952, ont conservé le meilleur des capacités nourries par la tradition. En témoignent l'ardeur à pousser le pays dans l'âge d'or des années soixante, la volonté collective de réussir la restructuration des grandes industries sinistrées dans les années soixante-dix, le sens de l'innovation qui en fait aujourd'hui le premier laboratoire du monde des "industries de savoir". Tout cela sans réel débat politique et malgré des problèmes de société aussi graves que le vieillissement de la population, les loyers insensés, la pollution, la crise de l'éducation, et peut-être sans la vision culturelle et planétaire qui transformerait ce géant économique en grande puissance.
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